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A quand une véritable place pour le vélo à Caluire dans la Métropole de Lyon ?

Dimanche 2 avril 2023 avait lieu un Vélotour dans Caluire et Cuire. Celui-ci était organisé par la section du Plateau Nord de La Ville à Vélo. La Ville à Vélo, membre de la FUB, est une association totalement apolitique et indépendante qui promeut l’usage de la bicyclette dans tout le Grand Lyon.

Et sur le Plateau Nord de Lyon (presque 100 000 habitants), il y a du travail et le « nœud » cyclable se trouve être la ville de Caluire et Cuire pour l’accès aux différents pôles d’activités du Grand Lyon. L’usage de la bicyclette a connu sur le Plateau Nord un bon significatif ces dernières années. Cependant, mis à part l’installation d’arceaux à vélo et la pose de quelques panneaux M12, le seul endroit où le vélo a vraiment le droit de citer à Caluire et Cuire est la Voie Verte de la Dombes, 5 petits kilomètres, certes structurants, qui traversent Caluire du Nord au Sud pour rejoindre Lyon ou dans l’autre sens Sathonay, Rillieux et Fontaines-sur-Saône, et au-delà le Val de Saône et l’Ain.

Afin de se faire entendre, les cyclistes du Plateau Nord se réunissent donc une fois par an lors de « J’aime Caluire à Vélo » afin de signifier que leur présence n’est pas anodine dans les rues caluirardes. Ce dimanche 2 avril 2023, une grosse soixantaine de personnes s’est déplacée dans les rues de Caluire, bravant la pluie avec de nombreux enfants, face au mépris à leur égard que les édiles de Caluire et Cuire ont pour ce moyen de déplacement. Un parcours de quelques kms qui a consisté en deux gruppettos de cyclistes, un depuis la Passerelle de la Paix et l’autre depuis l’Infirmerie Protestante, qui se sont rassemblés en un seul peloton à la maison de la Voie Verte.

Afin de sécuriser le parcours et pour que tout se passe pour le mieux pour tous les participants, la Ville à Vélo avait prévu des encadrants, des voltigeurs qui permettaient à chaque carrefour d’arrêter la circulation automobile (faible en ce dimanche pluvieux), permettant aux participants à vélo de défiler en un seul groupe. Le choix de ne pas emprunter la Voie Verte était aussi là pour démontrer que les rues de Caluire peuvent très bien, si elles sont aménagées, être une alternative à la sacro-sainte Voie Verte, où la mairie ne veut plus de vélos utilitaires mais seulement le mode loisirs du biclou.

Le parcours a emprunté par la suite le centre-ville avec comme objectif d’étape, l’esplanade de la mairie de la Ville de Caluire et Cuire. L’esplanade aurait pu être l’étape finale de ce parcours si la mairie avait autorisé la tenue du pique-nique et des animations prévues par l’organisation.

Sur l’esplanade, les membres de la Ville à Vélo ont organisé un petit discours et quelques sondages afin de savoir ce qui motivait les cyclistes à se déplacer sur le Plateau Nord à vélo. Le pit-stop ne dura que quelques dizaines de minutes mais la sensation d’une volonté collective de laisser plus de place sur la voirie au vélo était plus que palpable.

Comme la destination finale n’était pas encore atteinte, tout ce petit monde reprit le chemin du Fort de Montessuy (un projet phare de la mairie dans les cartons) et son parc de la jeunesse. Ici, des animations et des parcours étaient prévus pour les plus jeunes adeptes de la petite reine.

C’est à ce moment que j’ai quitté ce sympathique rassemblement, mais avec dans l’esprit que notre déambulation n’était qu’un warm-up au vrai bras de fer dont les cyclistes du Plateau Nord sont les victimes, coincées entre le marteau et l’enclume


D’un côté, la mairie de Caluire martèle son opposition à la voie lyonnaise n°7 qui empruntera une partie de la voie verte pour relier Rillieux la Pape à Solaize, un axe de 30 km Nord-Sud structurant et nécessaire. Elle a même pondu un plébiscite en ligne contre la voie lyonnaise sur sa commune, affirmant que celle-ci sera une véritable autoroute à vélos. La mairie utilise tous les moyens institutionnels à sa disposition (site web, gazette municipale, réseaux sociaux…) pour mener une campagne politique fallacieuse contre le vélo et ses administrés qui le pratiquent chaque jour. Les médias grand-lyonnais reprennent les arguments de la mairie sans pour autant donner la parole à toutes les parties.

De mon côté, j’aurais bien aimé que l’opération citoyenne « J’aime Caluire à Vélo » soit suivie et relayée par ceux-ci, mais cela n’a pas été le cas (en amont en tout cas) …

Le point d’orgue à tout cela sera la réunion de concertation sur la voie lyonnaise n°7 qui aura lieu le mercredi 5 avril 2023 dans le sein de la mairie de Caluire et Cuire, où les habitants sont conviés par la métropole de Lyon afin que celle-ci leur présente le projet qui a plusieurs versions possibles. Le projet de concertation est disponible en ligne. Ce rendez-vous n’est même pas à l’agenda officiel de la mairie alors qu’on le trouve sur celui de la mairie de Rillieux.

Je trouve dommage que derrière cette guerre politique pour un maire qui a désormais quelques casseroles, celui-ci ne fasse pas profil bas
La droite lyonnaise et l’un de ses chefs de file, le maire de Caluire, ne digèrent toujours pas leur défaite métropolitaine de 2020.


Quoi que fasse la métropole, il y aura toujours une opposition hystérique de la part de ce bloc politique-là et jamais de propositions pragmatiques, car oui, ils sont contre la voie lyonnaise n°7 et le plan vélo du Grand Lyon, mais OÙ SONT LES PROPOSITIONS pour une ville de Caluire-et-Cuire qui développe sa cyclabilité ?
Parce que lors de l’événement « J’aime Caluire à Vélo », c’était comme le nez au milieu de la figure : le vélo n’existe pas à Caluire-et-Cuire et elle n’est pour l’instant qu’une ville-dortoir à automobiles où celles-ci prennent toute la place.

Published inEngagéHumeur

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